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Du Puy en Velay à Nasbinals en petites étapes

Saint Jacques de Compostelle

Nous vous présentons ici les chemins de Compostelle méconnus.

Saint Jacques de Compostelle, quel chemin choisir ?

Parmis les nombreux Camino qui traversent l’Europe, quel chemin choisir pour rallier Saint Jacques de Compostelle, la fameuse ville de Santiago en Galice ? Préparez votre sac à dos, nous partons sur les chemins de traverse.

Dans cet article nous avons choisi de ne pas vous présenter les chemins les plus classiques qui conduisent à Saint jacques de Compostelle. Nous avons opté pour une liste des chemins insolites ou méconnus du grand public. Nous les avons tous parcourus, au moins quelques étapes, parmi les plus intéressantes, sans forcement toujours arriver à Saint Jacques de Compostelle.

1/ Saint jacques de Compostelle sous les cocotiers…pardon sous les palmiers !

Dans la rubrique des insolites il y en a un qui n’est jamais arrivé à destination. Je veux parler d’un chemin qui s’arrête bien loin de la Galice. C’est un chemin exotique, qui se faufile à travers les palmiers des Canaries, plus particulièrement sur l’île de Gran Canaria. Les puristes vont surement crier au complot, au phénomène de mode, qui fait pousser les chemins de Saint Jacques de Compostelle presque comme les champignons. Stoppez là, braves gens. Mais plutôt rappelez vous que les Canaries sont espagnoles depuis leur conquête par le normand Jean de Béthencourt en 1402. Les colons espagnols, qui s’établirent sur ces îles au fil des années, n’avaient pas toujours “la richesse” pour revenir sur le continent et se lancer dans un long périple vers la Galice.

Sur l’île de Gran Canaria, par exemple ils ont crée un pèlerinage. Le chemin relie l’église de Tunte et celle de Santiago de Galdar au nord de l’île. Trois étapes pour obtenir l’indulgence, sans parcourir les chemins de Galice. D’ailleurs en 1965 le pape Jean XXIII aurait, par bulle papale, accordé à Santiago de Galdar le privilège de célébrer cette année jacquaire, comme à Santiago sur le continent. En tous les cas c’est ce que l’on peut lire un peu de partout sur la toile.

Le pape Jean XXIII étant mort en 1963, il y a probablement une petite erreur de date quant à l’année où Santiago de Galdar accède à ce privilège.

Mais privilège il y a, privilège restera et deviendra in perpetuum, à l’initiative de Jean Paul II en 1992. On peut donc classer, vous me l’accorderez je pense, ce chemin de Saint Jacques de Compostelle aux îles Canaries, comme un chemin bel et bien historique, décisions papales obligent.

Si vous souhaitez parcourir à l’occasion d’un voyage aux Canaries, les quatre étapes du chemin de Compostelle à Gran Canaria, cliquer sur le lien pour découvrir cette île.

2 /  Saint Jacques de Compostelle sous le communisme.

Jean Paul II étant d’origine polonaise, la transition est donc toute trouvée pour nous rendre sur les traces d’un autre chemin de Saint jacques de Compostelle, en Europe Centrale cette fois ci. Direction la Slovaquie sur la Jakubska Cesta. Jean Paul II s’étant rendu lui même sur ce chemin en 1995, plus particulièrement au sanctuaire de Marianska Hora. Sanctuaire où il y célébra une messe devant 650 000 fidèles. Auparavant à la demande de l’évêque local, il avait élevé cette église au rang de basilique mineure.

Durant son histoire contemporaine, ce chemin de Compostelle est resté longtemps dans l’oubli. Il était seulement pratiqué par une poignée de personnes. Il faut dire que l’actuelle Slovaquie a traversé de nombreuses vicissitudes.  Des boulversemants depuis la première guerre mondiale, jusqu’à l’annexion des soviétiques, en passant par les années du Troisième Reich nazi.

Durant ces nombreuses années d’isolement, en particulier pendant les cinquante années passées derrière le “rideau de fer”, il était très difficile, voir impossible pour les slovaques de se déplacer hors du pays.

A Spissa kapitula, ils construisirent tout d’abord la Jerusalmen de Spis .  Ils feront vivre également un pèlerinage Saint Jacques de Compostelle entre les villes de Kosice et l’église jacquaire de Levoca. Un peu donc comme les canariens, isolés de ces grands voyages vers les lieux saints de la chrétienté. Mais pour les tchécoslovaques  pour des raisons politiques et le rideau de fer.

En 2014, à force de travail, une association est née. Elle a tissé des liens dans les réseaux jacquaires, la réhabilitation du chemin, son balisage et même son crédencial dédié ont vu le jour, alors. Dans un premier temps, contenu au tracé historique terminant à Levoca, le travail depuis s’est poursuivi, avec l’avancée du chemin vers Banska Bystrica, Banska Stiavnica et finalement Trnava. Le but ultime de ce projet étant de relier Bratislava, la capitale du pays, et raccorder ainsi ce chemin de Saint Jacques de Compostelle au réseau européen des chemins de St Jacques, via le chemin autrichien.

Nous avons parcouru dans son intégralité ce chemin de Compostelle entre Kosice et Levoca. Une merveilleuse randonnée en sept étapes, à travers les paysages naturels du massif forestier des Carpates.

3 / Le Camino de Castellon, sous le soleil d’Espagne.

Pour le troisième chemin insolite retour en Espagne donc. Mais nous ne parlerons pas du Camino Frances, du Camino del Norte ou de la via de la Plata, nous partons pour le Camino de Castellon.

Il s’agit en fait d’une branche du chemin de l’Ebre qui se raccorde à ce dernier au niveau de Zaragoza. Il démarre sur la côte méditerranéenne au niveau du port de Castellon. Ensuite il s’enfonce dans les terres de la Sierra du Maestrazgo à travers des paysages typiquement méditerranéens. Il traverse des villages médiévaux comme celui de Morella. Son tracé s’étend sur 165 km et se réalise normalement en 7 étapes. C’est un chemin intimiste, fait de couleurs et de lumières, typiques de L’Espagne. On choisira plutôt de le parcourir en fin d’hiver ou tout début printemps pour venir y chercher la douceur et le soleil de l’hiver.

Sur la galerie ci dessous nous vous présentons quelques photos de ces merveilleux paysages, monuments, villages que traverse ce chemin de Castellon.

4 / Le Cami de Sant Jaume à travers la Catalogne

On a choisi le chemin catalan de Compostelle comme nouvel entrant dans cette liste des « chemins de traverse ». Au fond, on renoue avec les traditions du pèlerinage, tel qu’il était vécu au cours du moyen âge. Le chemin débutait souvent devant sa propre porte. Le pèlerin suivait ensuite un itinéraire en fonction des lieux religieux sur lesquels il voulait se recueillir. Mais aussi des villes ou il pouvait faire quelques trocs, travailler quelques jours ou pour « les  picaros »  gagner quelque argent facile. On peut donc penser que ces chemins insolites, secondaires de Saint jacques de Compostelle étaient légion, à l’apogée du Camino.

Perpignan était la porte d’entrée du Cami de Sant Jaume. Pour ce chemin catalan de Compostelle le pèlerin avait pour projet principal de passer par l’abbaye bénédictine de Montserrat. Perpignan est alors, dès 1276, la capitale du royaume de Majorque. Royaume qui, avec le jeux des conquêtes, étend son influence jusqu’à la région de Montpellier. Le pèlerin traverse donc depuis cette ville un seul et même territoire. François d’Assise passe par cette route à l’aller, comme au retour, lors de son pèlerinage à Compostelle. Nous sommes respectivement en 1211 et 1215, selon la légende.

Rejoindre l’Aragon par le sud des Pyrénées

Le pèlerin qui voulait franchir les Pyrénées à l’Est de la chaîne se déroutait des voies du Massif Central ou du piémont. Il filait vers Narbonne, pour rejoindre ensuite Perpignan. Après avoir franchis les Pyrénées au col de Panissars, il fallait passer par Girona. C’était au moyen-age une ville d’importance dans le commerce et le négoce. Plus loin une traversée périlleuse dans des massifs forestiers devait encore être surmontée. Les marcheurs rejoignaient enfin la fameuse abbaye de la « moreneta »,  la petite vierge noire.

La route vers Saint Jacques de Compostelle était loin d’être terminée et il fallait se diriger maintenant vers Saragosse. L’objectif étant de rejoindre, en suivant l’Ebre, le Camino Frances. Certains pèlerins remontaient aussi sur Huesca pour emprunter le Camino Aragonais. Pour suivre ce chemin catalan, il faut compter 20 étapes pour rejoindre Fraga, petite ville au bord du Rio Cinca.

Le monastère de St Pere de Rodes

Balisage sur le chemin de Sant Jaume

Massif de Montserrat

Et maintenant quel est le prochain chemin de traverse vers Saint Jacques de Compostelle ?

Et maintenant, quel sera le prochain chemin méconnu que nous vous présenterons dans cette rubrique regroupant les chemins de Saint Jacques de Compostelle ???… Revenez nous voir dans quelques temps pour le découvrir ou pourquoi pas présenter vous même, dans cette rubrique, un petit chemin de Compostelle qui vous tient à cœur. Nos colonnes vous sont ouvertes. Avis aux rédacteurs

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